Paroles de Lauréats : Bony Dashaco
Les stratégies de communication des entreprises seront durablement modifiées en Afrique
Aujourd’hui avec Bony Dashaco (Cameroun), Président-directeur général d’Acmar Media Group et alumni du classement Choiseul 100 Africa.
Face à la crise, chaque jour, les lauréats et alumni Choiseul, mais aussi plusieurs de nos amis et partenaires, réagissent. Une série d’échanges avec plusieurs d’entre eux qui nous font part de leur vécu, nous exposent leurs stratégies de rebond mais aussi nous livrent leur vision du « jour d’après ».
Dorénavant, la communication se fera davantage par voie numérique et moins par médias traditionnels
Pouvez-nous livrer un bref aperçu de la situation actuelle au Cameroun ?
La situation actuelle au Cameroun est précaire au vu de la forte augmentation des cas d’infection par l’épidémie du coronavirus. La situation est d’autant plus alarmante que le ministre de la Santé a déclaré que le pays entrait dans une phase critique, exhortant la population à plus de vigilance et de précaution.
L’Acmar Media Group est une agence de conseil en marketing et communication de premier plan en Afrique centrale et occidentale. Comment avez-vous adapté l’organisation et le modèle économique du groupe pour faire face à cette crise ?
Nous sommes bien placés pour avoir toutes les informations concernant la crise du coronavirus et suivre son évolution dans notre pays. Dès le début de l’épidémie, pour poursuivre nos activités et nous permettre de rester en contact avec notre clientèle tout en respectant les mesures barrières dictées par le gouvernement, nous nous sommes assurés d’un environnement de travail sain et avons développé le télétravail par visioconférence pour nos équipes.
Quelles seront les principales évolutions déclenchées par la crise dans les domaines de la publicité, du marketing et de la communication en Afrique ?
L’épidémie a bouleversé nos modes de vie, nos manières d’appréhender les médias et, par conséquent, nos manières de communiquer. Dorénavant, la communication se fera davantage par voie numérique et moins par médias traditionnels. Les budgets de ces derniers, et plus particulièrement ceux liés à la publicité extérieure, seront en baisse à l’instar des actions des dépenses hors-média (below the line) comprenant notamment les actions de marketing direct.
Outre la mise en place de programmes sociaux pour aider les plus défavorisés, votre Fondation soutient et accompagne les jeunes entrepreneurs. Pensez-vous que la situation actuelle aura un impact négatif sur l’entreprenariat ou offrira-t-elle de nouvelles perceptives en termes de créativité ?
La Bony Dashaco Foundation, a toujours eu une double vocation. D’une part, le développement de programmes sociaux destinés à venir en aide aux couches les plus défavorisés, que nous avons poursuivi pendant cette crise en exhortant les collectivités à respecter les mesures barrières mises en place par le gouvernement, et en leur distribuant le matériel de protection nécessaire. D’autre part, l’aide à l’entreprenariat. Sur ce deuxième volet, la situation actuelle ne peut pas nous apporter de nouvelles opportunités, mais au contraire nous oblige à repenser nos manières d’agir. Les entrepreneurs devront trouver de nouveaux business models pour se développer, car la façon de consommer a été profondément modifiée. Si l’Afrique peut en pâtir dans un premier temps, elle peut s’en sortir en prenant son destin en main, comme elle a commencé à le faire en matière de production et d’industrialisation. Afin de contribuer à l’Afrique de demain, nous devons soutenir l’économie en produisant, mais également achetant, africain.